Rien n’est impossible !
Comment construire sur un terrain en pente en Polynésie Française
Les reliefs font partie intégrante des paysages polynésiens. Vivre sur les
hauteurs, offre de nombreux avantages, comme le calme, une vue imprenable ou
encore la fraîcheur et un environnement verdoyant. Ces terrains, le plus souvent
en pente, sont de plus en plus prisés.
Mais que faut-il savoir avant de construire sur un terrain pentu ?
Trois étapes importantes sont recommandées avant de bâtir
Première étape : le relevé topographique
Pour l’obtenir, vous devez faire appel à un géomètre topographe.
Ce relevé décrit la forme exacte du terrain et renseigne sur le pourcentage de la
pente, c’est-à-dire le rapport de la hauteur entre deux points qui les sépare sur
l’horizontale. (pente 10%=10cm/100cm)
Le relevé Topographique permet de situer la meilleure implantation possible de la
construction.
Deuxième étape : l’étude géotechnique
Elle permet de mieux comprendre le terrain. Par exemple, de préciser s’il se
trouve dans une zone à risque de mouvement. Ou encore, de détecter des
cavités. Elle permet également de déterminer la nature du sol d’assise, en surface
et en profondeur selon les essais préalablement choisis avec le bureau d’étude
structure, pour déterminer le mode de fondation.
L’étude géotechnique doit suivre la norme NF P 94 500. Cette norme veille au
respect du rendu de calculs et de justifications, sur le tassement et la capacité
portante, à proximité des fondations.
Ce ne sont pas des recommandations mais des justifications qu’il faut trouver
dans les rapports. Attention aux types d’essais que l’on vous recommande !
En métropole, un rapport G2-AVP/PRO est le minimum demandé depuis la mise
en place de loi ELAN et c’est au vendeur de le fournir, puisqu’il informe sur la
qualité du sol vendu. Après tout, le coût pour l’acquéreur n’est pas le même selon
la qualité du sol.
En Polynésie, il n’existe pas encore de loi sur ce sujet et certains professionnels
pensent qu’il serait utile d’en voter une pour protéger les acteurs de la
construction.
Les recommandations normatives restent des recommandations : il faut s’adapter
au terrain et chaque projet nécessite donc une préconisation, et des échanges
avec les différents techniciens (notamment BET structure et géotechnicien).
Troisième étape, l’expertise du bureau d’étude structure et de l’architecte.
Leur mission sera de concevoir ensemble la meilleure ossature possible, pour
s’adapter au terrain et optimiser le coût de la construction.
Les deux dernières étapes sont primordiales.
Et ces études réalisées par desprofessionnels permettent une réduction significative du coût de l’assurance.
Le choix de l’entrepreneur.
Les trois étapes terminées, on arrive au choix de l’entrepreneur, qui ne doit pas
être pris à la légère. Le prix de la construction au mètre carré ne doit pas être le
seul critère de sélection d’un constructeur. Assurez-vous surtout de sa crédibilité,
de son sérieux et de son expérience.
Il doit avoir bonne réputation et de préférence, travailler sur le territoire depuis
longtemps. Demandez-lui des références ou de visiter des habitations qu’il a
conçues, si possible. Renseignez-vous sur sa société. Le constructeur doit avoir
déjà travaillé en montagne, c’est impératif : ces chantiers demandent plus de
connaissances et de pratique que pour un terrain plat.
Ces préconisations paraissent évidentes et pourtant, encore aujourd’hui, nous
entendons des histoires malheureuses de personnes qui ont fait confiance et dont
les maisons n’ont jamais été terminées. Parfois, de nombreuses malfaçons qui
peuvent les mettre en danger.
Et ce qui devait être le rêve d’une vie devient un
véritable cauchemar. Alors prenez votre temps et choisissez le bon.
Lorsque vous avez choisi votre entrepreneur, arrive enfin la construction. Là
encore, plusieurs options s’offrent à vous. Tout dépend de votre budget et de
votre engagement pour l’environnement.
Les différents modes de construction pour un terrain en pente.
Pour limiter les surcoûts, il est conseillé d’adapter au maximum la maison au
terrain et non le contraire.
Les bureaux d’études préconisent le mode de construction les plus adaptés à la
nature du terrain.
Le premier est le mode semi-enterré ou encastré
Il permet un terrassement avec une seule plateforme et intègre la construction
directement dans le sol. L’avantage est l’isolation : la chaleur entre moins et
l’habitation reste donc plus fraiche par temps chaud.
L’inconvénient principal est la façade aveugle, offrant moins de lumière naturelle.
Pour ce type de construction, il faut éviter la poussée des terres sur les murs à
l’arrière de la maison. Cela permet une meilleure ventilation de la façade côté
montagne et surtout une économie sensible sur les fondations.
Le deuxième mode, « en restanque, en escalier ou en gradins »
Quand la pente est douce, elle permet de réaliser des villas avec des niveaux
variables, qui offrent une meilleure luminosité. L’inconvénient pour ce type de
construction est la succession des niveaux, qui empêchent la bonne circulation de
l’air.
Le troisième mode, « en belvédère, sur pilotis »
C’est celui qui nécessite le moins de terrassement car le but est de construire une
ou plusieurs plateformes sur des poteaux. Ce type de construction est plus
sensible aux effets du vent et nécessite souvent des portiques de
contreventement bidirectionnels dans la hauteur des pilotis.
Les avantages sont donc nombreux : dégagement de la vue panoramique,
diminution du coût des terrassements. Et un projet plus respectueux de
l’environnement.
La dernière option : le terrassement complet du terrain.
Cette solution est la plus onéreuse, à cause de la quantité de terre à déplacer
dans le remblai, qui peut coûter cher, sans parler du prix du mur de soutènement
ou du gunitage. Là encore, ce sont des travaux à confier à des spécialistes.
Dernier conseil
Si vous voulez que les préconisations des experts consultés lors des premières
étapes soient respectées, faites appel à un bureau de contrôle en bâtiment.
Cela vous coûtera un peu plus cher au départ, mais vous épargnera des
mauvaises surprises sur le long terme.
Merci au gérant principal de la société ACI Aifaitoraa Concipio Ingénierie André
Chacra pour ses éclairages. Ainsi qu’à un entrepreneur connu au fenua, qui n’a
pas souhaité être cité.
Liens utiles :
La liste l’ordre des géomètres de Polynésie Française :
www.service-public.pf/daf/wp-content/uploads/sites/42/2019/01/TABLEAU-OGPF-
06-juin-2018.pdf